Le Réseau pour l’intégrité de l’Eau WIN a participé à la 6ème Conférence des Africités qui s’est tenue du 4 au 8 décembre 2012 à Dakar au Sénégal, et dont la thématique principale portait sur : développer l’Afrique à partir de ses territoires. Durant quatre jours, près de 5000 participants venus des divers horizons, parmi lesquels comptaient des anciens Chefs d’État de l’Afrique du Sud, du Bénin, des Iles du Cap Vert, des élus locaux des quatre coins du monde, partenaires techniques et financiers, représentants des organisations non gouvernementales etc., se sont penchés sur les problématiques diverses et variées telles que les financements urbains, le rôle des collectivités territoriales dans le développement local, les TIC et la participation citoyenne au service de la gouvernance locale en Afrique dans l’approvisionnement des services de base.
Il va sans dire que les élus locaux dans le contexte de la décentralisation en Afrique jouent un rôle prépondérant dans la fourniture des services de base en l’occurrence l’accès à l’eau et à un assainissement amélioré, reconnus depuis juillet 2011 comme droit humain par les Nations Unies. Or la corruption qui mine le secteur représente à bien d’égards un frein à la réalisation de ce droit fondamental.
C’est sur cette toile de fonds que WIN, en collaboration avec ses partenaires, l’Institut International de l’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2IE) et le Conseil des Organisations Non Gouvernementales d’Appui au Développement (CONGAD) a discuté du rôle des maires dans la promotion de la transparence et l’Intégrité de l’eau lors de la session présidée par Monsieur Lengue Malapa, maire de Douala 1er. Tour à tour, les initiatives de WIN en matière de renforcement de capacités à l’endroit des élus locaux, en l’occurrence la formation virtuelle avec le 2IE, la mise sur pied d’un réseau de champions des élus locaux sur l’Intégrité de l’eau etc. ont été passées en revue. La promotion de la transparence dans le secteur de l’eau est synonyme de valorisation économique du bien universel qu’est l’Eau. Elle permettrait d’élargir l’accès à l’eau aux centres périurbains et dans l’espace rurale où les prix de cession sont parfois supérieurs à ceux pratiqués dans les villes où le pouvoir d’achat est plus élevé.
Le partage de l’expérience de WIN a suscité un grand intérêt de la part des participants. La session a ouvert un dialogue structuré et multi-acteurs avec en perspective des initiatives visant l’intégrité dans le secteur de l’eau comme le démontrent les recommandations faites par les participants au terme des travaux de l’atelier, à savoir :
- Promouvoir l’appropriation et l’utilisation des outils de WIN par les élus locaux, les associations d’usagers, les acteurs de la société civile, le personnel du service public et les journalistes ;
- Doter les collectivités locales d’un schéma directeur d’hydraulique et d’assainissement ;
- Soutenir la réalisation d’audits sociaux de la mise en œuvre des politiques, programmes et projets public d’accès à l’eau et à l’assainissement pour faire ressortir les perceptions, constats, appréciations et expériences des usagers du service public de l’eau et l’assainissement, y compris des membres des Associations d’usagers de forage (ASUFOR)
- Promouvoir la formation des coalitions élus locaux, OSC et media
- Œuvrer à la mise sur pied d’une ligue de champions de l’intégrité de l’Eau dont les contours seront élaborés lors de l’atelier sur le leadership des maires qui se tiendra à Douala au Cameroun durant le premier semestre de l’année 2013